Estelle, femme de ménage honnête et dévouée, est le souffre-douleur des employés de l'entreprise. Convaincue pourtant que l'humanité est profondément bonne, elle tente de trouver un sens à la cruauté des hommes dans la symbolique des rêves.
Avec Ma chambre froide, Joël Pommerat semble avoir voulu puiser ses forces théâtrales dans le rythme et la forme d'un feuilleton qui réserve une large place au rire.
Nous découvrons dans sa vie quotidienne une jeune femme simple, exploitée sans vergogne. Mais jamais Estelle ne se plaint – pas même de Blocq, pourtant détesté de tous. Elle est en effet certaine : seules les idées du patron sont mauvaises, et s'il pouvait voir en quoi il se trompe, il serait transformé... Ainsi démarre une aventure ponctuée d'hommages discrets tantôt à Brecht, tantôt à Shakespeare. Mais l'art avec lequel Pommerat entrelace les fils de son récit, aiguisant l'un par l'autre suspense et humanité, n’appartient décidément qu’à lui.